Dissertation : Les gains de productivité et la crise d’emploi.
Introduction :
Les gains
de productivité ont été souvent accusés d’éroder des emplois, et cela depuis la
Première Révolution industrielle dans la période qui s’étale entre 1850 et
1940. De ce fait, il paraît, à première vue, paradoxal, de préconiser, la
recherche de productivité comme remède à la crise de l’emploi.
On
entend par la productivité le rapport entre une production donnée et les moyens
nécessaires à sa mise en place. Ces moyens sont, généralement, constitués par
le travail, le capital et la consommation intermédiaire. Les gains de
productivité représentent l’évolution de la productivité au cours du temps, ils
résultent, non seulement par les innovations dans les procédés, mais aussi par
le développement de l’organisation du travail et la motivation du personnel. En
effet, les gains de productivité peuvent résoudre le problème de la crise
d’emploi, comme ils peuvent l’aggraver si la formation des travailleurs est
insuffisante. Cette crise d’emploi signifie une importante précarité du travail
due souvent à la mauvaise qualification, et le fort écart entre les revenus des
différentes couches sociales.
Résoudre la crise d’emploi par la recherche de la
productivité suppose l’existence d’un lien de causalité positif entre gains de
productivité, croissance, et emploi. A cet effet, les gains de productivité ne
créent l’emploi que s’ils sont inférieurs à la croissance du PIB.
Il est, ainsi, nécessaire à se poser la question
suivante : La
recherche
de la productivité est-elle une solution à la crise de
l’emploi ?
Plan proposé :
|
I°) En permettant
de renouer avec la croissance, la recherche de productivité peut contribuer à
résorber le chômage :
·
Dans tous les pays développés, on observe, à partir des années
soixante-dix, un ralentissement de la croissance de PIB (- 5,2% en moyenne annuelle
de 1960 à 1973) parallèlement à une baisse du rythme de croissance de la
productivité apparente des facteurs de production (- 2,8% en moyenne annuelle
de 1960 à 1973).
·
Les causes de chômage sont multiples. Dans une perspective néo-classique,
le chômage peut s’analyser par trop fortes rigidités sur le marché du travail
et des profits insuffisants.
· Les gains de productivité sont une des causes de la croissance et donc de
l’emploi. Par
exemple au cours de la période des « Trente Glorieuses », les gains
de productivité ont amélioré le pouvoir d’achat et les conditions de vie,
réduit les inégalités, et en France le taux de chômage n’a jamais dépassé 3%
(ce taux est supérieur à 9% actuellement).
II°) La recherche
de productivité peut aussi aggraver la crise de l’emploi, et son efficacité
n’est pas toujours garantie :
·
Les gains de productivité, lorsqu’ils proviennent d’innovations de
procédés, se traduisent par une substitution du capital au travail. Cette
substitution peut aussi avoir pour origine une hausse du coût du travail par
rapport au capital incitant les entreprises à privilégier les investissements
de productivité.
·
Pour que les gains de productivité permettent une croissance de l’emploi,
ils doivent être inférieurs à la croissance du PIB. Et pour réduire le chômage,
les créations d’emplois doivent être supérieures à l’augmentation de la
population active.
·
La recherche de gains de
productivité n’est favorable à l’emploi et à la croissance que si les gains de
productivité sont partagés entre les consommateurs, les travailleurs, les
entreprises et l’Etat en disposant des recettes fiscales accrues grâce à la
croissance, pourra financer les investissements publics et la protection
sociale.
Conclusion :
Le lien entre la productivité et l’emploi n’est pas mécanique : il traduit des choix collectifs et des réalités économiques. Les entreprises peuvent utiliser leurs gains de productivité, non pas pour distribuer des salaires supplémentaires, mais pour réduire leurs prix et accroître leurs parts de marché. De ce fait, les gains de productivité doivent nécessairement répondre à quelques conditions indispensables afin de lutter contre la crise d’emplois et la précarité de travail.
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