L'Expert: Les échanges internationaux constituent-ils un jeu à somme positive ?

samedi 24 février 2018

Les échanges internationaux constituent-ils un jeu à somme positive ?














Sujet :


L’évolution du commerce mondial est-elle « un jeu à somme positive » pour toutes les nations qui y participent ?



Introduction :
                           Le commerce mondial qui constitue un socle de la croissance, a marqué une évolution flagrante dès la fin du XVIIIème siècle. En effet, quoiqu’ils permettent de réaliser des gains, les échanges internationaux de marchandises posent le problème d’équité de répartition  de ces gains entre tous les participants, et ils sont accusés d’être le responsable de sous-développement de certains économies.
Le commerce international désigne, traditionnellement, les échanges internationaux de biens, mesurés par la somme des exportations et des importations. Force est de constater que, le commerce extérieur d’un pays ne se limite pas aux échanges de marchandises, mais il inclut aussi les échanges de services. Ces derniers concernent, entre autres, les transports, les assurances et les activités financières. Il est à noter que la structure du commerce mondial, à l’heure actuelle, met en évidence une évolution de l’exportation des services qui est passée de 20% en 2011 à 25% en 2015.
Les gains réalisés  par les échanges internationaux sont mesurés par la meilleure allocation des ressources pour les participants, la plus grande satisfaction pour les consommateurs ainsi que la dynamique de croissance engendrée par la pression concurrentielle et les transferts de technologie.
 Néanmoins, si le commerce international permet de réaliser des « gains », il n’est pas certain que le partage de ces gains soit équitable pour tous les pays participants. Donc, on peut se demander la question suivante : L’évolution du commerce mondial peut – elle être analysée en termes de « jeu à somme positive » pour toutes les nations qui y participent ?


Plan proposé :
 
 



     I°) L’analyse de l’évolution des échanges internationaux                   confirme, depuis deux siècles l’idée d’un jeu à somme positive :


·        A long terme, le commerce international de marchandises est un facteur de croissance : le taux de croissance en volume des exportations de marchandises est, depuis la Première Révolution industrielle, deux fois supérieur en moyenne au taux de croissance du produit mondial. La période allant de la Première à la Seconde guerre mondiale fait l’exception, car les échanges internationaux ont crûs moins rapidement que le produit mondial. Cela justifie le rôle des échanges internationaux dans la prospérité des pays. 

·        Les analystes classiques et néo-classiques confirment le rôle du commerce international dans la croissance des pays : A. Smith indique qu’un pays doit se spécialiser dans la production des biens pour lesquels il possède un avantage absolu et acheter tous les autres biens.

·        La comparaison des résultats confirme le rôle positif des échanges internationaux dans la croissance des pays. Par exemple, la comparaison entre la Corée du Nord dont l’économie demeure fermée, et la Corée du Sud la plus ouverte. Donc, les économies qui se sont intégrées, sous certaines conditions, dans le commerce international ont prospéré.


II°) Dans ce jeu à somme positive, tous les acteurs ne bénéficient pas des gains à l’échange :

·        Plus de la moitié des échanges de produits manufacturés sont des échanges de produits similaires entre des économies de niveau de développement comparable. Ces faits semblent condamner les nations qui ne peuvent pas s’intégrer dans ce type d’échange.

·        Pour tirer profit de l’échange international, les firmes et les nations peuvent mener des stratégies de « prédation » : la compétition entre économies nationales est une réalité, ainsi les gouvernements cherchent par exemple, à contourner les règles du jeu en menant des stratégies bridant les importations.

·        Pour Paul Krugman, le commerce international favorise le monopole ou l’oligopole, on constate l’existence des pays forts avec des économies d’échelle et des rendements croissants qui s’accaparent les marchés au détriment des pays moins développés. Dans cette perspective, une réorganisation des marchés doit avoir lieu (Subventionnement, Tarifications douanières…).


Conclusion :

                    Le commerce international crée une dynamique mondiale qui profite aux pays dominants et aux branches compétitives, au détriment de certains pays en développement. Cependant, l’échange international est « un jeu à somme positive » et ne cesse d’engendrer des gains pour les pays qui savent s’y insérer.


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